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Interview Joséfine K : des bijoux uniques et durables

Véronique Belot est la créatrice de la marque Joséfine K. Cette femme solaire, simple et dotée d’une joie de vivre débordante a créé sa marque de bijoux en plastique recyclé en 2000. Sans formation artistique, cette plasticienne s’est lancée de manière autodidacte et ne cesse d’apprendre pour se perfectionner, le tout, en donnant du sens à nos déchets.

Comment avez-vous eu l’idée de créer des mobiles et des bijoux à partir de plastique trouvé sur la plage ?

Avant Joséfine K, je fabriquais des bijoux avec du verre dépoli que je ramassais sur la plage.

J’ai commencé à voir ces tous petits fragments de plastiques qui étaient sur les laisses de mer. Pour une exposition, j’ai fait un énorme plastron constitué uniquement de petits morceaux de plastiques. En le faisant, j’ai compris que cette matière était extrêmement légère et qu’un monde de possibilités s’ouvrait devant moi.

Pouvez-vous nous résumer votre marque engagée en quelques mots ?

Cet engagement n’est pas primaire, il ne précède pas la marque. Mon travail artistique est de faire avec ce qui est, mais aussi de voir la beauté dans nos déchets. C’est une évidence que la matière première de demain, c’est le déchet d’aujourd’hui. Je fais tout mon travail d’artiste avec ma part d’enfant, je ne me soucie pas de la valeur matérielle d’une chose, je cherche uniquement l’émotion.

C’est une évidence que la matière première de demain, c’est le déchet d’aujourd’hui.

Véronique Belot

Pourquoi avoir choisi le nom Joséfine K comme nom de créatrice ?

Mon père s’appelait Joseph et mon grand-père me présentait comme Joséphine, la fille de Joseph. La graphiée « F » au lieu de « PH », c’est une raison purement visuelle.

Pouvez-vous nous expliquer le processus de fabrication d’un bijou ?

Avant de commencer une création, je fais une petite récolte à l’intérieur de mes caisses dans lesquelles le plastique a déjà été lavé. Puis, je fais des paires, en fonction de la couleur, de la taille et du poids. L’assemblage se fait toujours sans colle : soit j’utilise un fil de pêche pour former des anneaux et articuler les pièces entre elles, soit je fabrique des rivets permettant de les fixer. Comme je travaille avec un déchet plastique, qui est une pollution, il est absolument capital pour moi que ce soit extrêmement durable.

 

 

QU’EST-CE QUI VOUS PLAÎT LE PLUS DANS LE PROCESSUS DE CRÉATION ?

Ce qui me plaît le plus est d’utiliser les pièces au maximum comme je les ai trouvées. Je retaille le moins possible les fragments de plastique pour garder ce que la nature a déjà fait à notre déchet.

Pouvez-vous nous parler de votre atelier ?

Mon atelier se situe sur le port ostréicole de l’île d’Oléron. Il s’agit d’une cabane abandonnée par les ostréiculteurs. J’adore travailler dans cet environnement-là qui est magnifique. Depuis peu, j’ai changé de cabane, elle est un peu plus difficile à trouver. A l’intérieur, elle est séparée en 2 parties : une partie accessible au public avec mes créations et une autre avec mon atelier.

 

Aux très grandes marées, cette cabane prend l’eau, c’est-à-dire que plusieurs fois dans l’année il y a 15 cm d’eau dans l’atelier. Mais tout est fait de façon que ça ne détériore pas mon travail. C’est poétique ! Quelques heures par an, je partage mon atelier avec l’océan.

Ouvrez-vous les portes de votre atelier au public pendant que vous créez vos bijoux ?

Après huit ans dans mon autre cabane avec un atelier très ouvert, je ne voulais plus travailler sous le regard du public en permanence parce que les gens ne viennent pas forcément par curiosité.

Souvent, quand les gens s’intéressent à mon travail, je les invite à passer du côté atelier. Je partage, je donne les secrets, mais je ne fais pas de séances de démonstrations.

Quelle est votre pièce préférée ?

Je n’ai pas de pièce préférée, mais une collection, qui n’existerait pas sans Gago et sans Josiane. Après m’avoir acheté un personnage sur lequel elle y a ajouté une épingle à nourrice pour la porter comme une broche, elle m’a suggéré de changer d’échelle. Malgré le travail difficile que ça m’a demandé, j’ai persisté jusqu’à ce que je trouve mon chemin et fasse des broches personnages.

 

Mes personnages ont de la force et sont agréables à porter. Je fabrique des personnages qui demandent à vivre, ainsi je leur donne un nom et un début d’histoire.

C’est un virage dans mon travail, peut-être le moment où je suis devenue une artiste. Je suis passée d’artisan à artiste.

Comment avez-vous connu Gago ?

Un jour, à Aix-en-Provence, alors que je regarde les magasins qui vendent des bijoux, j’arrive devant Gago. Je rentre pour présenter les quelques pièces que j’avais dans mon sac. Mon travail a tout de suite plu à Josiane donc nous avons commencé à travailler ensemble.

Cette relation avec Josiane est exceptionnelle. Dans mes relations professionnelles passées, il était uniquement question de négociations autour du prix, alors que Gago a un regard tellement juste et un œil aiguisé sur mon travail. On a des réflexions avec l’équipe sur ce qui serait plus beau, plus pertinent…

 

 

QUEL EST LE CONSEIL QUE VOUS AURIEZ AIMÉ RECEVOIR AVANT DE VOUS LANCER ?

Suivre sa joie, faire ce qui me fait envie et se perfectionner techniquement.

Si vos créations étaient une chanson ?

Le tourbillon de la vie de Jeanne Moreau.

 

SI VOS CRÉATIONS ÉTAIENT UN ARTISTE ?

Raymond Queneau.

 

SI VOS CRÉATIONS ÉTAIENT UNE PEINTURE ?

Une peinture de Basquiat.

SI VOS CRÉATIONS ÉTAIENT UNE FLEUR ?

La fleur de lotus.

 

SI VOS CRÉATIONS ÉTAIENT UNE COULEUR ?

Une couleur chaude, entre le rouge, le orange et le jaune.

 

 

 

Interview réalisée par Virginie Buleté.

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